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La forteresse antique de Payon Kourgan a été établie sur une éminence naturelle située à 10 km au sud-est des Portes de Fer de Derbent et à 5 km au sud de Bayssun, au croisement des routes caravanières reliant la Sogdiane à la Bactriane du nord et au Tchaganian médiéval.

En 1997, la fouille s'est concentrée dans la partie méridionale du site, sur des constructions proches de l'enceinte, fouillées au moyen d'une série de sondages de 4 x4 m, sur un chantier dont les dimensions ont atteint 17 x 12 m. Sous une couche de détritus anthropiques épaisse de 2 m percées de nombreuses fosses

contenant un matériel des XVII-XIXe siècles, une série d'installations domestiques comportant plusieurs jarres de stockage (khoums) alignées le long des murs ont été dégagées. Trois sols successifs sont liés à ces constructions qui sont adossées à l'enceinte, laquelle, visiblement, avait alors perdu sa fonction défensive. On constate, en effet que les murs ont été édifiés à l'aide de briques crues carrées de 30-37 cm de côté sur 12-13 cm d'épaisseur provenant visiblement de la muraille. Avant cet abandon, cette dernière avait vu son tracé légèrement modifié à la suite de nombreuses réfections, telles que la reconstrution d'un angle à l'aide de pisé, et avait été renforcée à l'aide de briques et de matériaux extrait du sol agricole.

L'enlèvement des trois sols a fourni un abondant matériel, dont des monnaies kouchanes d'Hélioclès barbarisé, Sôter Megas et Vima Kadphisès qui fournissent de sérieux élémentsq de datation. Une riche collection d'une quinzaine de terres-cuites a été rassemblée parmi lesquelles une représentation d'Héraclès et celle d'un guerrier équipé à la mode grecque. Le type le plus fréquent est celui d'une divinité féminine assise qui représente probablement la divinité principale de l'endroit. Ont également été découverts des boulets de pierre, des pointes de flèches de type nomade à quatre ailettes, des râpes à grain, une fibule, un pilon...

Le matériel céramique contient quelques éléments médiévaux tels que des bols couverts d'une glaçure bleue et jaune, de la vaisselle commune et des bocaux à pied tourné. Cependant la masse la plus importante de ce matériel appartient sans conteste à la période kouchane, avec une grande quantité de formes de stockage, du khoum aux formes miniatures. La céramique grise qui remonte aux premiers kouchans est abondante. Elle est le plus souvent ornée de lignes incisées concentriques, sinueuses ou en vagues.

On est donc en présence d'une installation des premiers siècles de n. è., d'un grand intérêt pour notre connaissance de la période Yue -Tche et des premiers Kouchans. De plus, la découverte de terres-cuites à sujets hellénistiques permet d'envisager l'hypothèse de l'existence d'un premier état grec sur le site.

KA

Illustrations : Vue générale de lieux de stockage. Céramique Ie-IIe de n. ère.